Au lendemain de la victoire de Manuel Belletti à Inzinzac-Lochrist, un autre Italien s’est imposé à Quimperlé, mais cette fois, il s’agit d’un sprinter qui a tout l’avenir devant lui : Alberto Dainese, membre de la SEG Racing Academy. Le coureur de Padoue, 21 ans, supplante aussi son compatriote en tête du classement général.
En descendant de vélo aussitôt acquise sa deuxième victoire de la saison après une étape du Tour de Normandie, la deuxième également, Alberto Dainese ressassait encore, avant de savourer son succès du jour, son mauvais placement de la veille qui l’avait empêché de disputer ses chances (34e) dans le sprint remporté, à grand renfort d’expérience, par Manuel Belletti.
Mais cette fois, il a connu un autre ennui : un problème de dérailleur sous la flamme rouge qui l’a contraint à lancer son sprint sur un trop grand braquet. C’est là où l’on reconnaît les cyclistes de gros calibre. La photo de l’arrivée est édifiante : il laisse à une longueur de vélo derrière lui Lorrenzo Manzin (Vital Concept-B&B Hotels), l’un des bons sprinters pros français, vainqueur de deux étapes à la Tropicale Amissa Bongo et deuxième de la dernière étape de la Vuelta 2017 à Madrid, Alexander Porsev (Gazprom-RusVélo), double champion de Russie (2014 et 2017) qui a couru le Tour de France et le Giro, et le Norvégien Herman Dahl (Joker Fuel of Norway), vainqueur de la première étape du Tour de Bretagne l’an passé sur une arrivée similaire à Louisfert.
Mais doit-on le croire? Voilà deux jours qu’Alberto Dainese ne se sent pas très bien, soutient-il. « Mais j’affectionne particulièrement ce genre de sprint en côte, admet-il. Honnêtement, je n’avais de bonnes sensations depuis le départ hier, mais heureusement, une échappée est partie très tôt et l’allure a été régulière derrière eux durant l’étape, si bien que mes jambes étaient encore fraîches pour l’arrivée. Je suis très heureux de cette victoire. Je pense qu’il y a des étapes trop dures pour moi sur ce Tour de Bretagne, donc plutôt que le général, je vais viser une autre victoire d’étape. »
Les trois coureurs échappés, peu après le baisser du drapeau, étaient Alexys Brunel (Groupama-FDJ), Alexis Renard (Côtes d’Armor) et le Gallois Peter Kibble qui en a profité pour accentuer son avance au classement des grimpeurs. Ils ont compté un maximum de 3’45’’ d’avance sur un peloton toujours mené par les Androni du leader Manuel Belletti jusqu’au regroupement dans le dernier tour du circuit final. Le terrain était propice à la bagarre. Au moins aura-t-il entamé les organismes des coureurs qui ont dû lutter contre le vent. Le Tour de Bretagne tient toutes ses promesses de révélateur de jeunes talents. On retiendra le nom d’Alberto Dainese…
Jean-François Quénet