Alors que la cinquième étape du 53e Tour de Bretagne semblait se diriger vers un sprint massif au Ferré, aux confins de la Normandie, les cinq hommes de tête ont résisté au retour du peloton, débouchant sur une victoire d’étape du Kazakh Sergey Luchschenko (Astana City) – le premier succès de sa carrière, à 24 ans – et une prise de pouvoir de son dauphin, le Suisse Fabian Lienhard (IAM Excelsior).
« Notre objectif sur ce Tour de Bretagne, une très belle course que je connais car c’est ma deuxième participation, était une victoire d’étape, donc je suis très content, a commenté le vainqueur, encore bandé suite à sa fracture du métacarpe en Turquie en début de saison. Pour cela, il fallait attaquer, c’est ce que j’ai fait mais je ne croyais pas que cette échappée irait au bout. J’ai fait le maximum pour la faire durer le plus longtemps possible et on est resté devant. »
Ils étaient cinq à l’avant 20km après le départ de Rougé au lendemain d’un weekend de cyclisme très réussi à Châteaubriant : Léo Danes (U Nantes-Atlantique), Adrien Lagrée (Sojasun), Valentin Ferron (Pays de la Loire), Lienhard et Luchshenko, originaire de la ville d’Astana dont il ne veut pas entendre parler de la récente rebaptisation en Noursoultan (du prénom de l’ancien président du Kazakhstan Nazarbayev).
Ils ont compté près de six minutes d’avance sur un peloton qui hésitait sur la conduite à tenir car l’étape était longue, pas particulièrement difficile et à la différence des jours précédents, le vent était de repos. L’équipe des Pays de Galles rageait d’avoir manqué le coup et menait la poursuite mais trop tard, car Lagrée engrangeait des points de meilleur grimpeur pour détrôner Peter Kibble.
Les équipes de jeunes, Lizarte et Sunweb, ont réagi, les équipes des sprinters comme EvoPro aussi, qui préparait une arrivée groupée au profit de Wouter Wippert, mais le peloton a été désorganisé par des attaques dans le dernier tour, si bien que les cinq fuyards n’ont pas été rejoints. La lutte pour le maillot de leader se jouait aux bonifications. C’est ainsi que Fabian Lienhard, en terminant 2e de l’étape, a pris le dessus sur Léo Danes, pour trois secondes, l’ancien leader Lorrenzo Manzin (Vital Concept-B&B Hotels) pointant désormais à cinq secondes.
« Je ne sais pas cette avance sera suffisante, a indiqué le Suisse. L’an passé, j’étais aussi leader du Tour de Normandie à deux jours de la fin et j’ai perdu le maillot. Mais je veux gagner le Tour de Bretagne! » Il lui faudra s’accommoder du vent de côté des bords de la Manche.
Jean-François Quénet