Le Tour de Bretagne fêtera cette année sa 56ème bougie. Combien d’éditions as-tu connu ? Quelle est ton histoire avec l’épreuve ?
L’aventure a commencé en 1992 sur une moto avec mon ami Jean Pierre, actuel Vice-Président de l’épreuve. J’avoue que le poste occupé à cette époque était plutôt sympa, sans beaucoup de pression, et je venais de mettre le pied à l’intérieur de cette grande famille pour ne plus la quitter.
Je suis évidemment lié à cette épreuve qui se nommait jusqu’en 2005, Le Ruban Granitier Breton, car mon père fut l’un de ses fondateurs. A l’âge de 4 mois, ma mère m’amenait déjà sur l’épreuve. J’ai toujours entendu parler du tour à la maison et chaque année, j’attendais avec impatience d’aller voir mon père sur une arrivée.
J’éprouvais une immense joie de voir les motos, les coureurs, la caravane et ces moments sont restés gravés à vie. J’ai toujours cette boule lorsque j’évoque cette époque car j’étais très fier de mon père.
Devenir Président du Tour de Bretagne, était-ce une vocation ?
Non, pas du tout. Je suis entré par la petite porte mais au décès de mon père en 1996, Emile HÉLARY, que l’on appelait amicalement le SAGE, m’a demandé de remplacer mon père sur Radio Tour. J’ai encore en mémoire le 25 avril 1997 lorsque j’ai annoncé que le départ de la 1ère étape était proche, je n’en menais pas large. Malheureusement, en 1998 le président Marcel BOUVIER est décédé et Emile HÉLARY a immédiatement été nommé président de l’épreuve.
Émile a toujours voulu que l’épreuve perdure et c’est pourquoi il m’a demandé rapidement d’accepter la présidence dès 2000 afin de préparer le futur. J’avoue avoir pris un temps avant de rendre ma réponse car je changeais de costume et je connaissais le poids des responsabilités. Fort heureusement, j’ai été soutenu et aidé par mes amis du tour qui vont se reconnaitre. Sans eux rien n’aurait été possible et cela dure depuis maintenant 23 ans.
D’où te vient la passion du cyclisme ? Est-elle toujours intacte après toutes ces années ?
Le cyclisme était présent au cœur de ma famille car mon père s’est investi dès 1951 et j’ai donc grandi dans ce milieu. Chaque dimanche, j’allais avec mes parents sur les courses car mon père était commissaire ou speaker et dirigeant d’un club. J’adorais l’ambiance qui régnait, la vie était beaucoup plus simple, et donc oui ma passion est toujours intacte.
Quel est le moment de l’année que tu préfères sur le Tour de Bretagne ?
C’est difficile de répondre à cette question, il y a tellement de bons moments ! Le premier est l’ouverture de la permanence de départ le 21 avril car c’est l’aboutissement après des mois et des mois de boulot. Je savoure lorsque je vois arriver tous mes amis, un véritable bonheur. Personnellement, le fait d’annoncer sur Radio Tour le départ imminent de la première me submerge chaque année, c’est toujours très compliqué.
Comment expliquer la si grande fidélité des bénévoles à l’épreuve ?
Il y a tout d’abord une véritable amitié entre nous tous et certains sont plus que des amis. J’ai toujours aussi cru aussi dans certaines valeurs, notamment le respect et la bienveillance, je pense que nous avons trop oublié l’humain dans cette société fracturée et égoïste.
Je laisse aussi le soin à chaque responsable de prendre des initiatives durant la semaine car c’est valorisant même si j’ai toujours un œil qui traîne (rires). Croyez bien que si j’étais le Père Fouettard, le Tour serait depuis bien longtemps aux oubliettes. Manager une équipe doit faire appel au bon sens et non pas forcément à des diplômes.
Comme le dit mon ami Jean-Brando Luporsi, Coordinateur Général du Tour de Bretagne, il faut le vivre pour le croire. Lorsque je vois certains de nos bénévoles pleurer le soir du 1er mai lorsque l’aventure se termine, ça vous prend les tripes mais vous encourage surtout à persévérer et à relancer la machine.
Traditionnelle question : qui est le coureur qui t’as le plus marqué lors de son passage sur l’épreuve ?
C’est difficile mais l’année 2007 fut un grand cru avec Lars Boom, Edvald Boassen Hagen et Alexander Kristoff dans le peloton. Mention spéciale tout de même pour un jeune coureur qui a fait trembler la grande équipe Jean Floch en 2002, il avait 18 ans et s’appelait Alberto Contador, on connait la suite…
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