Le danois et le suisse s’adjugent respectivement l’étape et le maillot de leader à l’issue de cette étape dantesque sous la pluie.
Les visages sont graves au matin de cette 3ème étape qui prend son envol de Trégunc. La pluie qui a fait son apparition et le parcours compliqué annoncent une étape dantesque.
Les velléités offensives des coureurs sont pourtant bien présentes dès le baissé de drapeau. Après de nombreuses tentatives, Simon Pellaud (Tudor Pro Cycling) est à l’origine du bon coup de la journée. Il est rejoint par Mads Kristensen (Leopard Togt) et Simon Dalby (Uno X Dare). Le jeune breton Damien Bodard (Sojasun Espoir) se joint un temps à eux mais il explose rapidement tellement l’effort est intense pour creuser l’écart sur le peloton qui ne veut pas laisser filer facilement les échappés.
Le concours des 3 hommes est parfait et l’écart commence sensiblement à grimper alors que le parcours approche des premières vraies difficultés du jour. Le célèbre Mûr de Bretagne pointe à l’horizon et les 3 fuyards comptent près de 7 minutes d’avance.
La course entre alors dans une phase un peu folle. Le peloton explose littéralement et une chute désorganise la poursuite. Un groupe de 28 coureurs comprenant le leader Luke Lamperti est en contre derrière les 3 échappés. St Michel-Mavic-Auber 93 montre alors les crocs et ramène de l’ordre au bout d’une vingtaine de kilomètres.
Les visages commencent à être sérieusement marqués par l’effort et par la boue. Les coureurs entrent alors sur le circuit final du Quillio, dont le profil ne parait pas plus difficile que cela mais il n’en est rien. Il reste 50 kilomètres à couvrir et l’écart se réduit aux alentours des 4 minutes.
L’effort des hommes de tête est particulièrement soutenu, si bien qu’ils arrivent à tenir en respect le peloton toujours emmenés par les coéquipiers de Rudy Barbier, vainqueur la veille et qui se verrait bien doubler la mise.
A l’entame des 10 derniers kilomètres, l’écart est toujours de plus d’1 minutes et 30 secondes. Dans un faux plat montant, Simon Pellaud tente de se débarrasser de ses 2 accolytes. Il élimine ainsi le norvégien Dalby mais Mads Kristensen résiste et revient finalement assez aisément dans la roue du Suisse. Après quelques paroles, les 2 s’accordent pour rouler de concert jusqu’au sprint final.
Le danois Kristensen lance de loin et surprend quelque peu Simon Pellaud qui revient tout juste dans la roue arrière du Danois mais qui ne parvient pas à le dépasser. Kristensen remporte ici une victoire internationale de prestige tandis que Simon Pellaud, en endossant le maillot de leader, se rappelle au bon souvenir de ses patrons de l’équipe Tudor qui ont choisi de ne pas l’emmener sur sa course de cœur qu’est le Tour de Romandie et qui se déroule en ce moment même.
Le peloton quant à lui termine à 38 secondes et c’est l’italien Debiasi qui prend la 3ème place de l’étape.
L’étape de demain, se terminant sur les pentes de Cadoudal à Plumelec promet d’être de toute beauté avec beaucoup de coureurs sous la minute qui doivent regagner du temps pour conserver leur chance au classement général.
Réaction du vainqueur de l’étape : Mads Kristensen (Leopard-Togt)
« C’était une course très très dure dès le départ avec beaucoup de vent et de pluie alors c’était vraiment très dur. Cela a été très long pour commencer à croire qu’on pouvait aller au bout mais quand on a eu 7 minutes, on s’est vraiment dit qu’on pouvait le faire. Pour le général, je vais essayer avec tout ce que j’ai mais le gars de Tudor me parait vraiment fort alors ça va être une vraie bagarre. Quand il a attaqué dans la bosse, je savais qu’il ne fallait pas que je quitte sa roue car il était très fort dans les montées. J’ai juste essayé d’être avec lui jusque dans le sprint et cela a marché. »
Réaction du nouveau leader : Simon Pellaud (Tudor Pro Cycling)
« Ouf, 190 kilomètres c’était une éternité. Le circuit final ne favorisait pas une échappée. C’est dommage parce qu’on aurait pu garder un peu plus d’avance au final mais je pense qu’on a vraiment bien géré notre effort. On s’est tous les 3 bien entendu, on s’est partagé les bonifications. Je savais qu’au sprint ça allait être un peu compliqué alors j’ai essayé d’anticiper à 5 bornes mais je n’ai pas réussi à partir seul. On s’est quand même entendu pour aller jusqu’au sprint parce que sinon on savait que ça allait être vraiment tendu. Cela fait des années que je n’ai pas eu cette décharge d’adrénaline de jouer la victoire alors franchement ça fait plaisir. J’avais perdu de la confiance alors c’est pour cela qu’on me fait faire une classe 2 et le Tour De Bretagne est la meilleure classe 2 du monde. Pour le général, le maillot est lourd à porter alors on va voir ce qu’on peut en faire mais ce n’est pas l’idée pour l’instant. »
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