JEAN-BRANDO LUPORSI, COORDINATEUR GÉNÉRAL DU TOUR DE BRETAGNE : "PERSONNE NE PEUT S'IMAGINER CE QUE NOUS VIVONS SUR L'ÉPREUVE. IL FAUT LE VIVRE POUR LE CROIRE".

Comment a démarré ton aventure avec le Tour de Bretagne ?

Cette aventure a débuté en 1998 lorsqu’Emile HELARY, ancien Secrétaire Général du Ruban Granitier Breton, était venu me rencontrer lorsque j’étais Directeur de l’Urgence et du Secourisme à la Croix-Rouge Française. Il souhaitait que nous puissions mettre en place une organisation des secours plus adaptée à l’épreuve. C’est à ce moment que j’ai rejoint la grande famille et mis en place une équipe de secouristes accompagnée d’un médecin urgentiste, équipe qui a bien grandi depuis.

J’ai ensuite occupé le poste de chauffeur de la voiture médecin durant 15 ans. En janvier 2013, Christophe FOSSANI m’a sollicité pour que je l’accompagne dans l’organisation et le développement de l’épreuve en qualité de Coordinateur Général, mission et poste que j’ai tout de suite accepté tellement cette famille et l’ambiance qui régnait déjà sur l’épreuve me tenaient à cœur. J’étais aussi très honoré et fier de la proposition qui venait de m’être faite même si je ne savais pas trop ce à quoi m’attendre en vérité. Et je n’ai pas été déçu de la lourdeur de la tâche …

Un Coordinateur Général, est-ce obligatoirement un fou de vélo ?

Comment dire … (rires) Et bien non, pas du tout, et j’en suis du coup la preuve vivante … je suis juste un passionné d’organisation, de la gestion de projets et d’équipes, de la relation humaine. Au tout départ, je ne m’intéressais pas du tout au cyclisme et il m’arrive encore parfois de ne même pas savoir qui a remporté l’étape du jour. Ma mission sur l’épreuve est de faire en sorte que tout se passe pour le mieux, d’apporter des solutions aux éventuels problèmes et que nos bénévoles travaillent sereinement et dans de bonnes conditions. Je m’attarde plus à discuter avec les partenaires et les bénévoles qu’avec les coureurs que je ne rencontre en fin de compte que très peu durant la semaine. Comme j’aime à le dire parfois, s’il s’agissait d’organiser une course à la voile ou un tournoi de foot, ce serait pour moi strictement la même chose à partir du moment où la même équipe m’accompagne dans l’aventure.

Qu’est-ce qui te fait vibrer depuis toutes ces années ?

Sans aucun doute l’ambiance qui règne sur le Tour de Bretagne et le formidable spectacle que nous réussissons à offrir au public. Personne ne peut s’imaginer ce que nous vivons durant les 10 jours où nous nous retrouvons tous ensemble sur l’épreuve. Il faut le vivre pour le croire, c’est tout simplement incroyable ! Chacun d’entre nous est motivé et dévoué afin que tout se passe pour le mieux. C’est une semaine très intense car les journées (et les soirées), sont longues. Je n’ose parler des larmes du dernier jour lorsque tout le monde doit se quitter pour rentrer à la maison et retrouver son quotidien … C’est dur, très dur … Mais lorsque l’on repense à ce qu’a été la semaine, à tous les bons moments passés tous ensemble, au bonheur que nous avons réussi à procurer, à la satisfaction de nos partenaires, je me dis que le jeu en vaut clairement la chandelle et qu’il n’y a plus qu’à rempiler pour faire encore mieux l’année suivante.

Si tu devais décrire les bénévoles du Tour de Bretagne en un seul mot ?

En un seul mot ?? leur investissement sans faille ! Mais je ne peux me contenter de cela. Sans eux, il n’y aurait pas de Tour de Bretagne … Il y a tellement de choses à dire sur leur sens de l’engagement, leur motivation, leur détermination, leur sympathie, leur volonté de toujours bien faire, de toujours mieux faire… Il n’y a jamais un mot plus haut que l’autre et chacun est concentré sur sa mission tout au long de la journée. Beaucoup sont devenus au fil du temps des amis et pour certains d’entre eux de véritables amis sur qui je sais pouvoir compter à n’importe quel moment.

Tu es également en interface avec les partenaires, comment caractériserais-tu ta relation avec eux ?

Je la qualifierai d’enrichissante à tout point de vue. Sans nos partenaires, pas d’épreuve non plus. Ils font aussi partie de la grande famille du Tour de Bretagne et ils aiment s’y retrouver. Nous les rencontrons régulièrement pour mettre en place les différents partenariats et échanger sur leur volonté de s’impliquer à nos côtés. Nous nous disons simplement les choses et tout se passe pour le mieux, la relation est saine. Pour certains d’entre eux, nous nous appelons régulièrement pour prendre des nouvelles, sans parler forcément du Tour de Bretagne. Tout comme avec les bénévoles, la relation humaine est primordiale. Nous passons des moments privilégiés à leur côté et ils savent nous faire part de leur reconnaissance sur ce que nous parvenons à réaliser.

Traditionnelle question malgré ton manque de passion pour le vélo : y a-t-il un coureur qui t’a marqué ?

Effectivement, ne m’intéressant au cyclisme que de loin, la question peut sembler difficile à moins de la prendre sous un autre angle ! Comment un coureur aurait pu me marquer, mis à part par son côté sportif ? Et bien tout simplement lors de rencontres et dans ce cas, ce n’est pas un, mais deux coureurs qui me marquent aujourd’hui.

Le premier, c’est bien entendu Bernard HINAULT, que j’ai rencontré et appris à connaître sur le Tour de Bretagne et avec qui je passe chaque année d’excellents moments de convivialité. Il a une personnalité et un caractère incroyables.

Le second coureur qui me marque aujourd’hui, c’est Thibault FERASSE ! Pourquoi lui ? Sûrement pas parce qu’il a porté le maillot de leader du classement général durant 4 jours en 2021 ! Mais parce que Thibault a tout simplement accepté de rejoindre notre grande famille de bénévoles cette année malgré les déboires et les déceptions qu’il a connu en décembre 2022 avec la fin de l’équipe B&B Hôtels-KTM. C’est un garçon très motivé, qui cherche à s’investir du mieux possible et qui a à cœur de réussir les différentes missions que nous lui avons confiées et ce, malgré un gros projet professionnel et un petit garçon de 6 mois et demi à s’occuper …