Speaker officiel du Tour de Bretagne, Damien Martin révèle comme chaque année son analyse de l’épreuve et du parcours de l’édition à venir. Pour ce 58ème cru, le natif de Janzé signe un récit aussi précis que passionné. Étape par étape, laissez vous porter et entraîner sur les routes escarpées, les plaines balayées par le vent et les circuits mythiques de la péninsule bretonne. Entre mer et campagne, traditions et surprises, le Tour s’annonce une nouvelle fois palpitant.
Damien Martin animera comme à son habitude l’épreuve sur le Village Départ et l’arrivée de chacune des 7 étapes
Entre Armor et Argoat, la Bretagne. Pour la troisième année consécutive, le Tour de Bretagne s’élancera depuis le littoral vendredi 25 avril. Non pas celui du Pays d’Iroise comme il y a douze mois, mais celui de l’Agglomération de Saint-Malo. Une entrée en matière traditionnellement courte et intense, dynamique et piégeuse. À mi-chemin entre la Cité Corsaire et la merveille du Mont Saint-Michel, le parcours de ce premier acte empruntera la majorité des quarante derniers kilomètres en bord de mer, sans aucun dénivelé, juste après avoir proposé aux 138 coureurs quelques raidards surplombant la baie du Mont Saint-Michel. La transition risque d’être brutale et pourrait inciter certains coureurs à dynamiter la course dans ces courtes montées à fort pourcentage, afin d’étirer le peloton avant d’entrer sur le circuit final, totalement à découvert, au pays du char à voile. En cas de journée venteuse, il pourrait bien y « en avoir partout » entre Hirel et La Fresnais. Et ce n’est pas sans intéresser le local de l’étape Florentin Lecamus-Lambert, l’homme de Saint-Broladre qui traversera sa commune à cinquante kilomètres du but. Sinon, les sprinters auront une occasion rêvée de se disputer le premier maillot de leader.
Les vingt-trois équipes quitteront provisoirement l’Ille-et-Vilaine le lendemain après s’être échappées depuis La Gouesnière, commune voisine aux deux premières villes-étapes. Et prendront de la hauteur dans les Côtes d’Armor, en escaladant notamment le Mont Bel-Air, point culminant du département. Le début d’étape est sans difficulté majeure mais le passage dans le Mené pourrait permettre de former une échappée de costauds. Le final dans le sud des Côtes d’Armor s’annonce particulièrement ouvert, pas trop dur, pas simple non plus. Sur ces routes sinueuses et vallonnées, chères à Audrey Cordon-Ragot, une échappée victorieuse demeure une hypothèse crédible. Ceci dit, la densité du peloton, de plus en plus consistante au fil des années sur le Tour de Bretagne, obligera à être très fort pour éviter le retour des sprinters au Cambout, commune la plus méridionale des Côtes d’Armor, qui avait reçu le Grand Départ de l’épreuve en 2021.
La 58e édition du Tour de Bretagne se poursuit dimanche 27 avril, jour du Seigneur mais aussi journée de labeur pour le peloton international. En effet, l’étape la plus longue (206 kilomètres) attend nos coureurs entre Loudéac et Plonéour-Lanvern. Un départ totalement inédit depuis l’enceinte du vélodrome de Bretagne où l’atmosphère s’annonce incandescente. Puis pas un mètre de plat pour une traversée « en prise » en direction du sud-Finistère. L’approche du circuit final autour de Quimper pourrait servir de tremplin idéal pour les audacieux, avec un enchaînement de trois ascensions répertoriées en première catégorie, d’autant plus que cette étape très usante risque de peser dans les jambes. Le circuit de Plonéour est moins exigeant, il faudra toutefois avoir conservé quelques ressources pour tirer profit des derniers kilomètres en faux-plat montant. Cette rare incursion en pays Bigouden dans l’histoire moderne du Tour de Bretagne pourrait bien rester dans les mémoires.
Après une nuit régénératrice, les coureurs auront à cœur de bien lancer cette nouvelle semaine calendaire, ce lundi matin en partance vers le Morbihan et Landévant. Aux dires du président Christophe Fossani, voici parmi les sept étapes de cette cuvée 2025 le circuit d’arrivée le plus exigeant. Un parcours cabossé, sans relâche, qui devrait inciter probablement à une course d’attente sur le parcours en ligne, matérialisée par une échappée de coureurs pointant déjà loin au classement général. À l’approche de Landévant, il restera cinquante kilomètres et le premier véritable combat des chefs pourra alors débuter. Comme en 2016, lorsque les principaux acteurs du classement général final s’étaient mis en évidence sur ce même parcours et ce dès le premier jour. Au soir de la quatrième étape, près de la rivière d’Étel, nous y verrons bien plus clair sur les candidats à la victoire finale.
Des organismes bien entamés partiront à la conquête de la Loire-Atlantique, mardi 29 avril. Le départ sera donné de la Baie de Quiberon, à Erdeven, et peut laisser penser à une journée plus tranquille à la lecture du profil. Moins de dénivelé, une seule ascension répertoriée au classement grimpeur, cette traditionnelle incursion en Loire-Atlantique s’apparente généralement à une étape de transition. Toutefois, souvenons-nous de l’an passé… Rien n’interdit de vivre un scénario identique à celui qui a permis à Jakob Soderqvist de creuser les plus gros écarts de la semaine ! Sur le Tour de Bretagne, il est important de bannir le concept d’étape de transition. Le tenant du titre sera cette fois-ci marqué de près par ses adversaires et devra probablement repenser sa stratégie. Vous l’aurez compris, méfiance du côté de Guenrouet, en pays de Pontchâteau, où sera jugée l’arrivée de l’antépénultième acte du Tour, trois ans après y avoir accueilli le Grand Départ de l’épreuve.
La localité voisine de Missillac recevra en ce dernier jour d’avril l’avant-dernière présentation des équipes, l’avant-dernier départ. Une habituée du Tour de Bretagne puisque Missillac recevra l’épreuve pour la cinquième fois en une vingtaine d’années. En avril, ne te découvre pas d’un fil. Mais ce retour en Ille-et-Vilaine et le final usant proposé au Pertre obligera les acteurs du classement général à aller à l’encontre du dicton ! Le Pertre, un circuit emblématique de la Bretagne du vélo, sa ligne droite finale interminable au début de laquelle, à trois kilomètres de l’arrivée, on distingue déjà le clocher de l’église. C’est sur les routes du Circuit des deux provinces que se matérialisera l’avant-dernière bataille de la semaine. Une chose est sûre : la foule des grands jours sera au rendez-vous dans l’un des lieux les plus populaires du cyclisme français.
Enfin, le dénouement mettra en prise nos champions dans l’Agglomération de Dinan pour une explication finale qui débutera à Landébia, petite commune rurale qui compte moins de 500 habitants. C’est aussi ça, le Tour de Bretagne. Dans cet acte final 100 % costarmoricain, le peloton devra défier Le Hinglé, Calorguen – pour un sprint intermédiaire qui devrait donner des fourmis dans les jambes de Bernard Hinault ! – puis la mythique ascension de la Vallée Verte. Le symbole est total, c’est Plancoët, dont l’arrivée avait été annulée il y a deux ans en raison d’une chute massive, qui aura l’honneur de couronner le lauréat du classement général. Nous avons tous le souvenir d’une foule exceptionnelle au sommet de la côte d’arrivée, plusieurs milliers de spectateurs à nouveau récompensés jeudi 1er mai prochain. Au terme d’une étape exigeante, aussi bien le parcours en ligne que le circuit final, le vainqueur du 58e Tour de Bretagne sera connu. L’étape de tous les possibles pour une ultime quête : le maillot vert à ruban blanc sacrera le nouveau Roi de Bretagne.
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