À l’occasion de la journée internationale de la radio, le Tour de Bretagne s’est entretenu avec Gurvan Musset, Directeur de France Bleu Breizh Izel, partenaire média de l’épreuve.
Depuis quand France Bleu est partenaire du Tour de Bretagne ?
Nous sommes les heureux partenaires depuis la création du Tour de Bretagne et nous accompagnions déjà le Ruban Granitier du temps de Radio France Armorique et Radio France Bretagne Ouest ! C’est donc une belle histoire qui se poursuit : les hommes passent mais le partenariat demeure, preuve de sa solidité et de sa cohérence.
Nous sommes le 13 février, journée internationale de la radio, pourquoi peut-on dire que la radio a une importance capitale pour faire vivre le sport ?
La radio, c’est l’immédiateté : elle va permettre à tous de vivre un événement au plus près, peu importe où l’on se trouve et ce que l’on fait ! C’est le média de la légèreté, de la simplicité. On a tous en tête le nom de quelques journalistes sportifs qui nous ont fait vibrer à la radio ! Le sport sur nos ondes, ce sont des commentaires enflammés, des interviews à chaud et évidemment des ambiances essentielles. J’ai le souvenir d’un commentaire de départ d’étape du Tour de Bretagne : j’avais eu le coup de sifflet du départ, l’ambiance radio du directeur de course, les cris des enfants et des fans et, omniprésentes, les cloches du village à midi. Tout y était, comme dans une superproduction ! Et en plus, la radio est gratuite ce qui, à l’heure actuelle, n’est pas négligeable.
En quoi l’engagement local de France Bleu et celui du Tour de Bretagne se complètent ?
C’est simple et tout à fait évident : nous travaillons tous au dynamisme d’un même pays ! Nous œuvrons à la renommée de notre péninsule, à son prestige et, plus globalement, à son image. Comme France Bleu le fait au quotidien, le Tour de Bretagne apporte une animation gratuite en milieu rural et dans des quartiers. En outre, j’ai la faiblesse de croire que nous avons le même public particulièrement attaché à cette terre.
Pourquoi le cyclisme a-t-il une place si particulière dans le cœur des bretons et des bretonnes ?
Cette place de choix, elle s’explique avant tout parce que nos champions ont régulièrement dominé le cyclisme mondial. Le vélo, c’était un merveilleux ascenseur social : le sportif issu bien souvent d’un milieu modeste pouvait gagner sa vie -et bien la gagner !- en remportant des primes et des courses. La motivation pouvait donc être sportive mais aussi économique ! Ensuite, chaque commune possédait son champion, sa star locale qui brillait et qui attirait le public sur les très nombreux circuits du canton. Il y avait une émulation folle au bord des routes bretonnes : le vélo, c’était la fête au village ! Et nous devons nous battre pour que la Bretagne demeure une terre de vélo.
Nos élus dans les collectivités territoriales et au sein des instances fédérales mais aussi les plus gros sponsors doivent comprendre que les célèbres courses annuelles ou les étapes du Tour de France en Bretagne, ça ne suffira pas à sauver notre cyclisme ! Tout viendra de la base, des clubs qui se battent pour survivre, des éducateurs bénévoles surmotivés, des écoles de vélo et des « coursettes » locales. Ne nous voilons-pas la face : le calcul, il est hélas extrêmement simple : sans clubs locaux, nous n’aurons plus de coureurs ; sans coureurs bretons de renom, nous n’aurons plus de public même si la course est superbement organisée… Sans public, nous n’aurons plus de partenaires et les plus belles épreuves viendront à disparaitre ! Nous sommes tous embarqués dans le même bateau et je redoute parfois qu’il ne prenne l’eau… Je souhaite évidemment demeurer optimiste car le vélo n’a jamais attiré autant de pratiquants. Pourtant -et paradoxalement- notre cyclisme souffre : la baisse du nombre de licenciés et de courses, la dangerosité de nos routes ne peuvent nous laisser indifférents ! Ignorer ces faits sans réagir, c’est déjà accepter la défaite.
Comment vous projetez-vous dans votre relation avec le Tour de Bretagne dans les années à venir ?
Aujourd’hui, France Bleu est un média global de proximité. La radio constitue évidemment notre activité principale, notre cœur de métier mais nos collaborateurs s’expriment aussi via internet, sur nos supports propres et sur les réseaux sociaux. Et dans les années à venir, cela va évidemment se développer ! En outre, comme nous l’avons déjà fait sur le Tour de Bretagne, nous multiplions les collaborations avec France 3 Bretagne. A l’avenir, à la radio et à la télé, nous souhaitons que France Bleu Breizh Izel et France Bleu Armorique contribuent encore d’avantage à la vie du Tour de Bretagne en mettant en lumière les territoires traversés et leurs innombrables richesses. Le Tour de Bretagne nous offre l’occasion de quitter nos murs, nos studios : saisissons cette chance avec beaucoup de bonheur et d’appétence !
Une anecdote qui vous revient lorsque l’on vous évoque le Tour de Bretagne ?
Pour France 3 et désormais pour France Bleu, je couvre le Tour depuis 1993. Tous les ans sans exception, j’y ai vécu des moments extraordinaires. Evidemment, je ne peux oublier l’année 2012 avec, sur le final de la dernière étape, cette deuxième place d’Eric Berthou dans la même seconde que le lauréat. Alfred Hitchcock « himself » n’aurait jamais osé imaginer pareil scénario à suspense !
Quel est votre rapport au cyclisme ?
En tant que professionnel des médias, en tant qu’organisateur de courses mais aussi en tant que père de coureurs, le cyclisme occupe une belle partie de ma vie. Une partie bien trop importante vous dirait mon épouse… Comme directeur de France Bleu Breizh Izel, je souhaite évidemment accompagner au mieux les acteurs du cyclisme breton : les organisateurs, les coureurs, les clubs et les équipes. En tant que patron de Sportbreizh, je me bats à mon niveau pour que nous conservions une place de choix dans ce joli petit monde du vélo ! Et je n’oublie d’ailleurs pas que lorsque nous avons créé la Sportbreizh – Trophée France Bleu Breizh Izel, Christophe Fossani a été le premier organisateur à nous tendre la main ! En fait, j’aime le cyclisme car il porte des valeurs fortes et profondément liées à la Bretagne : le courage, la volonté, la modestie et la fierté. Comme je m’efforce de défendre la langue bretonne, je me bouge pour dynamiser notre cyclisme.
Question finale, mais pas des moindres, qui est votre coureur préféré ?
C’est évidemment Bernard Hinault qui a marqué ma jeunesse. Mais sur le Tour de Bretagne, j’ai adoré suivre des coureurs comme Pétilleau, Le Lay, Poilvet, Bresset ou Berthou, et plus récemment, comme Johan Le Bon. L’an passé, j’ai eu la chance de commenter sur France 3 et France Bleu, la victoire de Jojo dans les rues de Lannion et cela restera évidemment l’un de mes meilleurs souvenirs. A la réflexion, je n’ai pas de coureur préféré mais j’aime le vrai coureur breton, celui qui se bat, qui a la hargne, qui ne s’avoue pas vaincu ! À l’inverse, je hais le tricheur, je l’exècre. Le vrai coureur breton ne s’abaisse pas à tricher.
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